http://www.brest.maville.com/actu/actudet.php?idCla=dep&idDoc=1830024&abo=2512411&ser
"maville.com"

« Il était plus prudent d'organiser une fête aux beaux jours », remarque René-Henri Milin, responsable interrégional des infrastructures et équipements de sécurité maritime. La commémoration prendra la forme « d'un salut au phare des navires professionnels ».
Parmi ceux-ci, le voilier trois-mâts Belem, la vedette Iris des Affaires maritimes, le navire à passagers André Colin de la Penn ar Bed, la vedette océanographique Albert Lucas ou encore la vedette Adhara qui assure la liaison Roscoff-Batz, etc. Plusieurs canots et vedettes SNSM sont également attendus.
Un legs de 400 000 francs-or
Une grande banderole sera déployée sur le phare où une équipe de gardiens a été déposée. Leur mission : procéder à l'allumage du feu et activer la corne de brume au passage de la flottille. Ils seront récupérés par un hélicoptère de la Sécurité civile.
L'événement est organisé conjointement par la direction interrégionale de la Mer et le Parc naturel marin d'Iroise. « Notre motivation est de marquer l'intérêt des phares de la mer d'Iroise même si nous savons qu'il y a du travail à faire dessus », indique René-Henri Milin, qui évoque un « zoom » sur ce patrimoine unique.
L'état des phares en mer inspire parfois de l'inquiétude. Depuis leur automatisation, il n'y a plus de gardiens. Ce qui ne facilite pas l'entretien de ces ouvrages d'accès difficile.
« Les phares sont en état de marche, répond René-Henri Milin. Tout en notant : Il n'est pas question d'occulter la réalité. C'est bien pour cela qu'un observatoire des phares en mer vient d'être créé en partenariat avec le Parc naturel marin d'Iroise. »
La commémoration d'aujourd'hui braque le projecteur sur un phare à l'histoire bien particulière. La Jument balise le passage du Fromveur, situé entre l'archipel de Molène et l'île d'Ouessant. Sa construction a été permise par le legs de 400 000 francs-or d'un rentier parisien, Charles-Eugène Potron. Mais à la condition que ce phare soit exécuté dans un délai de sept ans après sa mort.
Défi relevé
Le chantier s'ouvre en 1904 sur Ar Gazek, « la jument » en breton. C'est un simple rocher complètement submergé à marée haute et découvrant à peine aux basses mers. Il faudra une lutte constante contre les éléments pour parvenir à l'érection du phare.
Le défi est finalement relevé au prix de multiples dangers. Le feu de la Jument s'allume pour la première fois le 15 octobre 1911, soit sept ans et sept mois après le décès de Charles-Eugène Potron. Mais l'ouvrage nécessitera des travaux de consolidation jusqu'en 1940.
Le phare de la Jument est automatisé depuis 1991. Contrôlé à distance depuis la terre, il continue de signaler de son feu à éclats rouges les fonds dangereux à l'approche d'Ouessant.